Critiques contre le saumon d'élevage norvégien

Le saumon d'élevage norvégien fait l'objet de vives critiques en raison de son impact environnemental et des conditions d'élevage des poissons. Selon le ...
PAR TERRINFOS, MARDI 4 JUIN 2024

Crédit : Image par Pixabay

Le saumon d'élevage norvégien fait l'objet de vives critiques en raison de son impact environnemental et des conditions d'élevage des poissons. Selon le Norwegian Veterinary Institute, près de 63 millions de saumons (un sur six) sont morts prématurément en 2023 dans les fermes aquacoles norvégiennes, soit un taux de mortalité record de 16,7%. Ce résultat est attribué à une industrialisation trop poussée du secteur, avec des conditions d'élevage stressantes pour les poissons. Les saumons sont en effet entassés dans des bassins fixes à raison de 80 kg par mètre cube d'eau en moyenne, ce qui favorise la propagation des maladies. Leur cycle de vie est également accéléré de manière artificielle par rapport à leur état naturel. Bien que la Norvège reste le premier exportateur de saumon, le pays tente de limiter l'impact de l'élevage intensif de ce poisson sur l'environnement.

L'entassement de milliers de saumons entraîne une forte concentration de déjections. Les excréments non traités s'accumulent dans les fjords, provoquant une eutrophisation des eaux côtières et un appauvrissement de la biodiversité marine locale. Cette forte densité de poissons entraîne une propagation de parasites, notamment une prolifération des poux de mer. Les traitements répétés contre ces parasites rejettent des substances toxiques dans le milieu marin, impactant la faune et la flore environnantes. Par ailleurs, des saumons d'élevage s'échappent régulièrement des cages et se reproduisent avec les populations sauvages, altérant le patrimoine génétique de ces dernières et menaçant leur pérennité à long terme. Enfin, d'énormes quantités de poissons fourrages pour leur alimentation contribue à la surpêche mondiale et à l'épuisement des stocks de petits poissons marins.

Face aux commentaires négatifs des ONG environnementales sur la situation, le gouvernement norvégien a pris plusieurs mesures. Le nombre de licences d'exploitation de fermes aquacoles est ainsi plafonné à 950 afin de limiter la densité de saumons dans les fjords. Le nombre total de fermes a d'ailleurs diminué de 40% en 10 ans, même si leur taille a augmenté. Une réglementation impose un taux de densité maximum de 97,5% d'eau par enclos afin de permettre aux saumons de nager librement dans des conditions proches du milieu naturel. Les responsables d'exploitation, salmoniculteurs et personnel d'abattage doivent suivre des formations tous les 5 ans pour garantir le respect du bien-être animal. Enfin, des millions sont investis chaque année dans un fonds de recherche dédié pour améliorer l'efficacité des fermes, le bien-être des poissons et réduire l'impact environnemental.